vendredi 3 mai 2013

la Direction des Ressources Humaines au service du bien-être et de l’épanouissement des individus (2)



Depuis quelques années, le Code du Travail comprend des dispositions légales contre le harcèlement moral et sexuel. Toutes les entreprises ont l’obligation de les inscrire dans le règlement intérieur ; celui-ci est affiché et/ou remis aux salariés. C’est un minimum.

Des mesures doivent être prises pour prévenir la survenance de tels agissements. Certaines entreprises ont tenté la ligne téléphonique gratuite et anonyme, d’autres encouragent la dénonciation ; il n’y a pas de solutions miracles tant ces notions sont délicates et tant le danger d’une erreur d’interprétation est grand. Pourquoi ne pas former des salariés à la détection de signes révélateurs de troubles ? Quoiqu’il en soit, les solutions ne peuvent résider que dans la concertation mais également la plus grande fermeté envers les salariés qui franchiraient la limite. Cette fermeté et ce refus de la maltraitance doivent devenir naturels et culturels et pas seulement une stricte application de la loi. On ne devrait plus se poser la question en 2008.

Une autre évolution sociale réside dans l’émergence de la notion d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Les pratiques comme les réunions du vendredi soir sont à mettre au placard. Les parents veulent emmener leurs enfants à l’école, les autres s’investir dans telle ou telle activité. On laisse de moins en moins le travail empiéter sur la sphère privée. De même, les salariés qui étaient demandeurs d’outils comme des téléphones portables, des ordinateurs portables, des Palm Pilot, voire de GPS ou de connexions à distance en reviennent. En effet, ces outils contribuent à rendre la frontière entre temps de travail et temps de vie de plus en plus ténue. Les objets qui étaient ou sont encore des révélateurs de la position dans l’entreprise deviennent, lorsqu’ils sont mal employés, des réducteurs de liberté.

Dans le même ordre d’idée, les entreprises doivent changer leur approche par rapport aux nouvelles personnelles des salariés : une grossesse, une adoption ou une paternité, un mariage, un Pacte Civil de Solidarité sont des bonnes nouvelles. Une demande de formation est une action positive et pas une contrainte. Une démission ne peut pas être considérée comme une trahison mais souvent comme un juste retour des choses ou tout simplement une évolution logique. L’entreprise doit se féliciter d’avoir permis au salarié d’avoir évolué suffisamment pour aller tenter sa chance dans une autre organisation, pour une nouvelle aventure.

Il aura profité de son « employabilité », concept qui n’est pas un gros mot, ni pour l’entreprise, ni pour le salarié. Cette employabilité est une sécurité pour l’un comme pour l’autre, une assurance qui permettra à la première d’atténuer les conséquences sociales d’une réorganisation au second de rebondir en cas de coup dur. Elle s’entend d’ailleurs comme une évolution interne ou externe à l’entreprise. Les dispositifs de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences sont une bonne opportunité dans ce cadre. Il est dommage que les démarches ne soient pas partout engagées ni suivies de réels effets du fait de la frilosité des partenaires Direction ou salariés. Il en va de même pour les dispositifs de formation tels que le Droit Individuel à la Formation ou les Validations des Acquis de l’Expérience. Ces derniers sont victimes de leur mauvaise présentation et du manque d’efficacité de leur mise en œuvre.

La Direction des Ressources Humaines possède des leviers pour faire évoluer les pratiques dans le domaine du bien-être et de l’épanouissement par le travail. Les outils existent, les mentalités deviennent favorables, l’environnent économique, « l’opinion » est de plus en plus intéressée par ces sujets. Il suffit juste de se lancer et de faire tomber les barrières.

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