lundi 9 septembre 2013

la semaine du bon sens en GRH (part 1) : les achats de prestations

parce que le DRH a un goût prononcé pour la dépense, 
parce que les prestataires rivalisent de talent ou de filouterie pour l'attirer dans l'escarcelle de leur portefeuille client, 
parce qu'un DRH doit savoir compter, 

commençons notre semaine du bon sens en GRH par une partie de la fonction qui n'est pas nécessairement enseignée (on se demande d'ailleurs ce qui est enseigné...) dans les cursus mais qui est pourtant fondamentale à la fois pour la crédibilité du DRH et surtout pour l'efficacité de son action : l'achat de prestations externes. 

les dépenses du DRH sont de nature très variée, représentent des sommes qui peuvent être faramineuses et pourtant qui ne font pas rêver la première shoppeuse ni le premier über venus. Il n'est en effet ici pas question de it bag, de stilettos, du dernier must have ni de costumes de patron ou de mocassins à boucles d'un couturier anglais. 

quelle folie peut donc bien faire notre DRH ? Au-delà des coûts engendrés par l'activité de son équipe : salaires, frais de déplacement, frais généraux... qui sont communs à tous les managers, il aura dans son budget des lignes de dépenses aux intitulés divers, variés mais peu sexys : cabinet d'avocats (suivie directement par la ligne : transactions / frais prudhomaux...), externalisation paie, prestataire mutuelle/prévoyance, conseil en communication, cabinet de recrutement, communication de recrutement, achats divers, prestataires formation, intérim... 

ces dépenses supposent un certain nombre de réflexions préalables et au moins 2 questions : ai-je besoin de telle prestation? Le prestataire avec qui je travaille est-il le plus adapté? 

et on le voit très rapidement, se poser ces 2 questions, entraîne d'autres réflexions qui tournent autour de l'identification et la caractérisation du besoin, 

- le problème à résoudre est-il réel? 
- est-il bien qualifié? 
- ai-je une solution en interne? 

et du type de solutions nécessaire à mettre en place : 

- à quelle solution faire appel? 
- pour quel résultat espéré? 
- pour quel prix? 
- ... 

prenons un exemple avec l'intérim. L'achat de prestations de travail temporaire est en plein dans l'activité du DRH (si ce n'est pas le cas, réagissez!). Prenons les hypothèses suivantes : un manager déplore 2 salariés absents dans son équipe de 10 personnes. Son premier réflexe est d'appeler son agence d'intérim habituelle qui, connaissant parfaitement son activité et ayant une expertise parfaite sur son métier, lui fournira dans les délais pourtant impossibles les 2 personnes dotées des compétences requises. L'activité est maintenue avec une qualité à la hauteur des attentes; tout est parfait! 

comment le bon sens permet d'intervenir et de dire : NON, STOP, MAIS CA VA PAS DU TOUT... ? (vous pouvez choisir une intervention plus claire, pas de soucis). 

le manager est le mieux placé pour connaître son activité et les besoins de son équipe mais dans le cas présent, il n'a pas regardé autour de lui. Il a trouvé une solution à son problème mais : a dépensé de l'argent inutilement, engendré de la frustration, du mécontentement, l'ire des partenaires sociaux! Comment? 

en effet, le bon sens le plus élémentaire aurait dû pousser notre manager à contacter son DRH préféré, cela lui aurait permis de savoir : 

- qu'il existe un contrat "cadre" et que les tarifs sont négociés avec un prestataire d'intérim
- que dans l'atelier voisin, en raison d'une panne de machine, 2 personnes étaient désœuvrées  les 2 mêmes personnes qui attendent avec impatience leur mutation dans l'atelier de notre manager, 
- ...

le même bon sens doit régner dans tous les compartiments d'achats : 

- pourquoi choisir un cabinet d'avocats, si renommé soit-il, mais qui aura son adresse à Paris, des honoraires extravagants, des frais de déplacements de Ministres, une réactivité toute relative... si je suis DRH dans une entreprise qui a son siège en province, que les problématiques sociales sont "classiques" et que j'ai, à deux pas de mon bureau, un cabinet qui correspond à mon besoin? 

- pourquoi acheter des cours d'anglais de business international chez le meilleur prestataire alors que mes salariés ont besoin de connaître un lexique de vocabulaire technique très pointu? 

- pourquoi dépenser des dizaines de milliers d'euros en communication de recrutement alors qu'une simple publicité sur le lieu de vente permettra de pourvoir mes postes? 

- pourquoi payer une transaction avec un montant considérable alors que mon risque en cas d'instance est mesuré? 

- ...

comment garantir que la prestation sera la meilleure (et donc qu'elle sera la plus adaptée) ? En suivant un cheminement simple : identification/caractérisation du besoin; définition d'un cahier des charges; recherche de prestataires (par le biais d'un appel d'offres); suivi de la prestation sans oublier l'évaluation du prestataire. 

ces questions ne sont évidemment pas d'actualité dans notre entreprise... mais peut-être chez les voisins! Des progrès dans cette matière sont toujours envisageables et souhaitables. Les économies réalisées permettront de s'offrir plein d'autres choses : du temps, de la crédibilité et surtout, la plus précieuse : le maintien / l'embauche / le développement de compétences de nos Ressources Humaines. 

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