les salariés de la Société Gad (pour mieux la connaître cliquer ici) sont actuellement dans l'attente d'informations sur la pérennité de leur activité en pleine crise de l'agro-alimentaire breton. Piquets, manifestations, rassemblements, blocages de camions, les salariés ont eu recours à des pratiques "classiques" (elles sont classiques quand elles se passent sans débordement) en constatant le blocage des discussions. La Direction elle, sans donner d'explications, a fait couper les lignes de communication entre les sites de production et le siège. Un acte normal?
cette histoire nous montre comment après près de 60 ans de vie commune, lorsque les difficultés apparaissent et que les solutions semblent ne pas exister, les tensions peuvent mener à des actes très violents. Je ne connais pas assez le sujet de cette liquidation à venir pour stigmatiser les salariés ou la Direction. Ce que je sais, c'est que des centaines de postes sont en jeu et que dans ce contexte, on assiste à des actes de guerre!
couper les lignes de communication est une opération exercée par les dictateurs qui pensent ainsi mieux maîtriser leurs sujets. C'est également une tactique pour isoler un adversaire avant un assaut. Comment peut-on imaginer que ces méthodes soient aujourd'hui appliquées en entreprise? Comment la Direction peut penser que cela aura un impact positif? D'une part, il est évident que cela crispe les relations et ceux des salariés qui ne s'étaient pas encore rangés du côté des manifestants le sont immanquablement; d'autre part, les dirigeants de la Société ne connaissent-ils pas les SMS, portables, twitter...?
manque de confiance, manque de communication
dans trop de cas, les dirigeants des sociétés en difficultés choisissent la défiance comme axe de communication et en disent le moins possible dans l'espoir que les salariés se satisferont de leurs déclarations. Je suis contre la transparence qui conduit à la cogestion mais je suis pour la vérité.
la violence dans ces cas de Société en difficulté a plusieurs visages; les déclarations fracassantes par exemple. En déclarant au début des années 2000 qu'il voulait "une entreprise sans usine", Serge Tchuruk a non seulement causé démotivation, angoisse et désamour mais également précipité Alcatel Lucent dans un processus de mort lente qui semble inéluctable. Dans ce chapitre également : non respect de la hiérarchie en matière de communication avec des informations diffusées dans la presse avant de l'être auprès des salariés ; absence d'écoute ou de partage...
les dirigeants ne sont évidemment pas tous mal-intentionnés mais le moins que l'on puisse dire est que certains manquent cruellement d'adresse, de courage ou de confiance en eux et en leurs salariés.
des actes de violence au quotidien? Changer le management
on ne va pas (plus)
au travail pour souffrir. Tout d’abord, c’est inadmissible, de plus, les
salariés ne le tolèrent plus.
« prends soin
de toi » cette expression devrait être écrite sur chaque contrat de
travail, sur les murs des bureaux, des ateliers, dans les voitures, les cabines
des camions, sur les machines à café, dans les réfectoires…
certains managers de tout niveau mais d’arrière garde semblent n’avoir pas encore compris que ce
n’est pas en martyrisant leurs collaborateurs que l’on obtient le meilleur. Ils peuvent être jeunes, inexpérimentés ou ils ne possèdent pas les outils ni les moyens pour diriger une équipe. Les autres vous disent en général qu'ils savent EUX comment il faut faire, que cela fait 40 ans qu'ils travaillent dans un sens et que toute autre voie serait nulle, ils sont grossiers, vulgaires, irrespectueux et n'hésitent pas à utiliser des méthodes de voyous comme l'intimidation, la manipulation ou les pressions. Toutes ces actions ont souvent une visée personnelle et répondent à une logique de "carrière"... Si ce n'est évidemment pas efficace comme méthode de management, cela peut également s'avérer risqué si c'est trop voyant et dans ce cas, la porte de l'entreprise ou celle du placard ne tardent pas à s'ouvrir!
on
ne dirige pas une équipe à force de cris ou de brimades. Il est temps de
changer de regard. Le travail doit être un lieu d’épanouissement. Bien
sûr, on ne s’y rend pas uniquement pour fanfaronner et il n’est pas question
d’inscrire dans chaque fiche de fonction la mission d’amuser la galerie mais
travailler dans une ambiance sereine est possible ; rentable qui plus
est !
la Direction des
Ressources Humaines doit être la garante de la sécurité et du bien-être des
salariés. Cela doit se manifester à travers les politiques sociales menées avec
les partenaires mais par-dessus tout, cela doit devenir induit. La chasse aux
mauvaises pratiques en la matière est ouverte.