dimanche 19 mai 2013

GPEC, on y va ou pas?

la loi sur la sécurisation de l'emploi a définitivement été adoptée le 14 mai par le Parlement. Sauf revirement de situation extraordinaire, le Conseil Constitutionnel validera et la loi entrera en vigueur selon le calendrier souhaité. 

le texte prévoit un ensemble de mesures qui concernent la mutuelle obligatoire, la mobilité, le dialogue social... Je fais partie de ceux qui pensent que cet accord est un tournant, qu'il revêt un caractère très important dans l'histoire du dialogue social en France.

en revanche, un sujet m'exaspère, me fait sortir de mes gonds, me donne envie de hurler... On remet une fois de plus le couvert sur la GPEC. Quand va-t-on arrêter l'hypocrisie? Quand les partenaires sociaux vont-ils enfin reconnaître qu'ils n'ont aucun intérêt pour la GPEC, qu'ils soient représentants des salariés ou du patronat? 

de quoi parlons-nous? Le site du Ministère du Travail dépeint la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences comme "une méthode conçue pour anticiper les besoins en ressources humaines à court et moyen termes; elle vise à adapter les emplois, les effectifs et les compétences aux exigences issues de la stratégie des entreprises et des modifications de leurs environnements économique, social, juridique. La GPEC est un outil de gestion prospective des ressources humaines qui permet d’accompagner le changement."

je suis absolument convaincu de l'utilité de telles mesures, de la mise en place de référentiels emplois/compétences, de cartographie des métiers, d'observatoire des métiers, d'échanges sur l'évolution à court ou moyen termes des métiers, de leurs mutations possibles... Mais je dois avouer que je me sens un peu seul! 

pour qu'une politique de GPEC fonctionne dans une entreprise il y a à mon sens un seul pré-requis : que les partenaires sociaux (la Direction et les Syndicats de salariés) aient du courage! 

courage d'un côté de partager des réflexions stratégiques sur l'évolution des métiers, des débouchés, des concurrents, du volume des postes, l'incertitude... 

courage d'un autre d'admettre que les réflexions précitées pourraient entraîner des changements dans le quotidien des salariés, changements qui risquent d'être peu populaires , d'avoir des incidences sur le boulot des copains, des syndiqués, des votants, sur celui du signataire même. 

sans l'un ou l'autre et a fortiori sans les deux, on aura un accord lisse, vide de sens qui servira, et cela sera accepté tacitement, à remplir l'obligation légale et ainsi d'éviter la pénalité qui est à mon sens trop peu dissuasive et de toute façon jamais appliquée. 

cela fait 25 ans que tout le monde parle de GPEC sans en mettre en place les bases les plus élémentaires ; elle est utile, elle doit permettre d'anticiper des problématiques et d'éviter des catastrophes. Mesdames et Messieurs les partenaires sociaux, demandez-vous ce qu'en pensent les salariés de Virgin, de Mittal, de PSA... 

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